Vives tensions autour du concert caritatif de Fally Ipupa à Goma
Le concert caritatif prévu par l’artiste congolais Fally Ipupa le 17 mai prochain à Goma soulève une vive polémique. Des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu dénoncent avec véhémence la tenue de cet événement organisé sous la bannière du Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV).
Pour ces structures, programmer un concert dans un tel contexte de violences fait fi du drame que vivent les populations de Goma, régulièrement prises pour cibles par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda voisin.
« C’est se moquer de la population attristée par les drames sanglants et les bombardements dans les camps de déplacés »,
s’insurge Placide Itula de la LUCHA.
Un événement jugé indécent alors que la situation sécuritaire dans la région reste des plus précaires. Ces derniers jours, les affrontements se sont d’ailleurs intensifiés avec l’avancée des rebelles du M23 qui gagnent du terrain dans les territoires de Masisi et Rutshuru.
Au cœur des critiques, le prix exorbitant des billets pour assister au spectacle de la star de la rumba congolaise. 300 dollars l’entrée classique et jusqu’à 1200 dollars en catégorie VIP à l’hôtel Serena où doit se tenir le concert. Une aberration pour de nombreux Gomatraciens.
« Par respect et compassion, Fally Ipupa ne venez pas à Goma ! »
Lancent certaines voix contestataires. Un appel ferme alors que l’artiste doit également inaugurer une école dans la région dans le cadre de son action caritative.
Du côté du FONAREV qui chapeaute l’organisation, le silence est de mise pour le moment. Ses responsables se refusant à tout commentaire sur la fronde populaire qui semble gagner du terrain à l’approche de la date du concert à Goma puis à Bukavu.
Un climat des plus délétères qui pourrait bien ternir un événement pourtant conçu pour apporter un peu de réconfort aux victimes des conflits dans l’est de la RDC. La venue de Fally Ipupa soulève désormais de profondes interrogations sur son bien-fondé et son opportunité. Une polémique qui risque d’éclipser les objectifs caritatifs initiaux.
