Le Parlement malgache a récemment adopté une loi controversée autorisant la castration chimique et, dans certains cas, chirurgicale des personnes reconnues coupables de viol sur mineur.
La loi a été proposée par le gouvernement du président Andry Rajoelina en raison de l’augmentation alarmante des cas de viols d’enfants dans le pays.
La castration chirurgicale sera imposée systématiquement aux personnes coupables de viol sur un enfant de moins de 10 ans, tandis que les violeurs d’enfants âgés de 10 à 13 ans seront soumis à la castration chirurgicale ou chimique. Les violeurs d’enfants âgés de 14 à 17 ans seront punis par la castration chimique. En plus de la castration, les contrevenants s’exposent également à des peines plus sévères, pouvant aller jusqu’à la prison à vie.
La castration chimique consiste à administrer des médicaments pour bloquer les hormones et réduire le désir sexuel, et elle est réversible. La castration chirurgicale, en revanche, est une procédure permanente. Bien que certaines juridictions à travers le monde autorisent la castration chimique pour certains délinquants sexuels, la castration chirurgicale en tant que peine est beaucoup plus rare et suscite des débats intenses.
La décision malgache a suscité des réactions mitigées. Le gouvernement affirme que cette mesure est nécessaire pour protéger les enfants et mettre fin à la « culture du viol » qui prévaut dans le pays. Le ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, a déclaré que la loi vise à dissuader les agresseurs potentiels et à protéger davantage les enfants vulnérables.
Cependant, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, telles qu’Amnesty International, ont critiqué la loi, la qualifiant de traitement inhumain et dégradant, incompatible avec les normes constitutionnelles du pays. Ils soulignent également les lacunes du système judiciaire malgache, y compris les procédures de plainte et les procès qui ne se déroulent pas dans l’anonymat, la corruption et les représailles contre les victimes de viol.
Malgré les critiques, certains militants malgaches soutiennent la loi, soulignant la nécessité de prendre des mesures fortes pour lutter contre la culture du viol et protéger les enfants. Ils estiment que la castration chimique et chirurgicale peut constituer une mesure dissuasive appropriée et sensibiliser davantage la population à la gravité de ces crimes.
Il est important de noter que les abus sexuels sur les enfants sont un problème grave à Madagascar, où les taux d’abus sexuels sont élevés et la pauvreté est répandue. Certaines organisations non gouvernementales estiment que le nombre réel de viols d’enfants est encore plus élevé que les chiffres officiels en raison du caractère tabou de la question et de la stigmatisation des victimes.
La nouvelle loi doit maintenant être ratifiée par la Haute Cour constitutionnelle et promulguée par le président pour entrer en vigueur.