Ça fait 5 ans déjà que l’icône de la musique congolaise Papa Wemba est mort à Abidjan en Côte d’Ivoire, au moment où il se produisait sur la scène du Femua du leader du groupe Magic système Salif Traoré connu sous le nom de A’salpho. Ce dernier a raconté à Jeune Afrique sa version de faits sur cette nuit tragique.
Celui à qui l’on doit la chanson ‘’bouger bouger’’ affirme que lors de la montée sur le podium du vieux Nkuru Yaka tout allait bien.
« (…)Alors ce 24 avril, il était bien sûr le dernier à monter sur scène. La nuit était avancée quand il a commencé à chanter avec sa grande veste blanche et noire et son haut chapeau rouge. Un super show avec ses danseuses, comme toujours. Moi, j’étais juste derrière la scène, dans une loge, j’entendais tout. La rumba, sa voix incroyable, la clameur du public. On était heureux », raconte l’interprète de la chanson premier Gaou.
Et de poursuivre : « Il était près de 5h30 du matin, j’étais en interview avec un journaliste(…) Quelques instant plus tard, la musique s’est coupée. Un étrange silence s’est installé. Il y avait 10 000 personnes, des techniciens, des danseurs, un chanteur, mais c’est comme si tout à coup, il n’y avait plus personne. Rien, sinon le silence », a ajouté le chanteur ivoirien de 42 ans.
Dans la foulée, le leader vocal de Magic system explique à cet instant que quelqu’un l’aurait informé qu’il y a eu un problème.
« Quelqu’un – je ne sais même plus qui tant ces instants sont confus – m’a dit : « Il y a un problème ». J’ai accouru sur scène. J’ai vu Papa Wemba allongé par terre avec l’équipe médicale autour de lui. Le médecin m’a dit qu’ils l’évacuaient. Ils l’ont installé dans l’ambulance que j’ai suivie avec ma voiture jusqu’à l’hôpital de l’Hôtel Dieu de Treichville », poursuit-il dans son récit.
Asalpho a fait savoir le calvaire qu’il a vécu à l’annonce de la nouvelle du décès du roi de Molokaï par le médecin.
L’attente a débuté. C’était dur, mais je pensais que c’était un petit malaise, un coup de fatigue. Je ne pouvais imaginer que quelque chose de grave était en train de se passer (…), quand un médecin est arrivé. Il était 6h30 du matin. Il m’a appelé et on s’est tous levés, mais il a insisté : Il voulait me voir seul. On s’est mis à l’écart, il a glissé la main dans la poche de sa tunique blanche et il en a sorti la montre de Papa Wemba. J’entends encore ses mots. Il m’a dit : « C’est fini. Le Vieux a décidé de quitter cette terre à Abidjan ». Tout s’est effondré autour de moi, j’ai eu l’impression de chavirer.
Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba est mort à 66 ans, alors qu’il se produisait sur la scène du festival Femua. Il a laissé derrière lui une carrière bien riche qui continuera à influencer des générations à venir.