Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de République démocratique du Congo, se dit aujourd’hui menacé et en exil politique. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, il explique sa décision de quitter le pays par des raisons de sécurité.
Depuis qu’il s’est lancé en politique en fondant le parti Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP), Corneille Nangaa n’a cessé de critiquer ouvertement le pouvoir en place du président Félix Tshisekedi. Ses prises de position contre la gouvernance actuelle lui ont valu, selon ses dires, d’être directement menacé par des « caciques du pouvoir ».
Son exil aurait été précipité par une tribune publiée la semaine dernière dans laquelle il affirmait que d’anciens combattants des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) étaient recrutés au sein de la redoutée Garde républicaine chargée de la protection du chef de l’État. Des propos qualifiés d' »extrême gravité » par le gouvernement congolais.
Pour Corneille Nangaa, son départ du Congo est donc lié au sentiment d’être personnellement visé par le régime en place. « Lorsqu’on se sent menacé, seule l’absence de la menace permet de retourner au pays », plaide-t-il.
Ses prises de positions tranchées contre la gouvernance de Félix Tshisekedi lui auraient valu des intimidations qui l’ont poussé à l’exil selon lui. Une fuite en avant politique qui illustre les tensions grandissantes entre l’opposition et le pouvoir en RDC.