Dans une correspondance datée du 26 juillet, les opposants Augustin Matata, Delly Sesanga et Moise Katumbi exigent la démission de Dieudonné Kamuleta et Sylvain Lumuma, juges à la Cour constitutionnelle, pour avoir violer son devoir de réserve en accordant des interviews dans les médias sur l’assassinat de Chérubin Okende.
« Nous requérons par cette missive le dépôt simplement de votre démission afin d’aider la justice, au terme d’une enquête indépendante, d’établir dans la sérénité et l’indépendance les responsabilités des uns et des autres », écrivent les trois opposants.
Matata, Sessanga et Katumbi reprochent à ses juges de s’être adressés aux médias pour communiquer l’évolution des enquêtes sur ce meurtre ; alors que durant leurs fonctions, il leur est « interdit de prendre une position publique ni donner une consultation sur des questions ayant fait ou susceptibles de faire l’objet de décision de la Cour ».
Ces trois leaders rappellent à cette occasion à Dieudonné Kamulete qu’il est astreint à l’obligation de réserve, de dignité et de loyauté envers l’Etat comme l’indique l’article 29 de la loi organique de la Cour Constitutionnelle.
«Nous constatons avec regret que vous accordez aux médias des interviews sur l’assassinat odieux de l’honorable Chérubin Okende dans le but prétendez-vous, d’éclairer l’opinion publique sur ce crime. Force est de vous rappeler qu’en qualité de juges de la Cour constitutionnelle, vous êtes astreints à l’obligation générale de réserve, de dignité et de loyauté envers l’Etat, conformément à l’article 29 de la loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle», lit-on dans cette correspondance.
Pour eux, le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta devrait se mettre à la disposition de la justice «au lieu de se répandre aux médias », étant donné que « Jusqu’à ce qu’une enquête indépendante puisse établir la vérité, il est rapporté que l’enlèvement de l’honorable Cherubin Okende a eu lieu dans l’enceinte même de la Cour alors qu’il s’y était rendu suite à votre invitation.
Pour rappel, ’ex-ministre des Transports a été retrouvé mort, criblé de balles, dans sa voiture le 13 juillet à Kinshasa. À l’heure actuelle, la justice congolaise affirme avoir mis la main sur deux suspects. Il s’agit de son garde-corps ainsi que de son chauffeur.