Le nouveau gouverneur de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo a décidé d’interdire immédiatement la circulation des véhicules dont les vitres sont teintées. Cette mesure vise à lutter contre l’insécurité galopante dans la région.
Nommé à la tête de la province le 16 septembre dernier, le général-major Peter Cirimwami a annoncé cette nouvelle directive lors d’une conférence de presse ce jour. « Les véhicules aux vitres opaques constituent une menace sécuritaire majeure car ils empêchent de voir qui se trouve à l’intérieur », a-t-il déclaré.
Selon le gouverneur, ces véhicules facilitent les enlèvements et le trafic d’armes ou de personnes par les nombreux groupes armés qui sévissent dans l’est du pays. « Nous ne pouvons plus tolérer que des criminels se servent de cette faille pour terroriser la population », a-t-il ajouté.
Pour faire appliquer cette interdiction sans délai, le général Cirimwami a donné pour instruction à la police et l’armée de contrôler scrupuleusement tous les véhicules en circulation. Ceux dont les vitres restent teintées seront immobilisés sur le champ.
Un délai de 72 heures a néanmoins été accordé aux propriétaires pour se mettre en conformité en retirant le film des vitres. Passé ce délai, les véhicules risquent d’être mis en fourrière et leurs conducteurs verbalisés.
Si cette mesure est comprise par une frange de la population excédée par l’insécurité, certains déplorent toutefois sa brutalité. Le teintage offrait aussi une protection contre la chaleur et le soleil accablant. Des associations demandent une application plus souple de la mesure.
Quoi qu’il en soit, les forces de sécurité se sont mobilisées pour contrôler le parc automobile. Reste à voir si cette directive isolationniste portera réellement ses fruits pour renforcer la sécurité dans le Nord-Kivu, théâtre de violences armées depuis plus de vingt ans.