Les autorités militaires de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé l’interdiction d’une manifestation pacifique des mouvements citoyens prévue lundi. Cette manifestation visait à protester contre la mesure interdisant la circulation des motos-taxis à Goma au-delà de 18h.
« Quiconque osera barricader les routes pour ces genres de motifs ou pour d’autres que ce soit sera considéré comme agissant à la solde de l’ennemi surtout en cette période où le pouvoir public fait face à l’agression. Dès lors,il rencontrera la rigueur de la loi », a déclaré l’autorité urbaine de Goma.
Cette décision des autorités militaires de ne pas autoriser la manifestation pacifique porte atteinte au droit de rassemblement et d’expression des citoyens. Elle risque également d’exacerber les tensions dans un contexte déjà volatile dans l’est de la RDC, en proie aux violences des groupes armés.
Par ailleurs, la mairie de Goma a déféré vendredi devant la justice 11 taximen motos et deux policiers qui avaient été arrêtés pour avoir circulé en moto-taxi après 18h, malgré l’interdiction en vigueur depuis quelques mois dans la ville. Cette mesure restrictive, prise pour des raisons sécuritaires, est dénoncée par les conducteurs de moto-taxi comme une atteinte à leur moyen de subsistance.
Il s’agit d’une situation préoccupante qui soulève des questions sur le respect des libertés démocratiques et du droit de manifester pacifiquement dans la province troublée du Nord-Kivu.