À l’approche de la publication progressive des résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo, le politologue Steve Mbikayi appelle le candidat de l’opposition Moïse Katumbi à adopter une position responsable.
Selon M. Mbikayi, si les tendances donnent à nouveau Félix Tshisekedi vainqueur, M. Katumbi, qui serait arrivé deuxième, devrait téléphoner au président sortant pour le féliciter. Cet appel public permettrait au leader de l’opposition de se démarquer et de renforcer son image de dirigeant rassembleur.
Plutôt que de contester les résultats comme le feront probablement les petits candidats, Moïse Katumbi gagnerait à les accepter. L’élection aurait été crédible et les manifestations à Kinshasa n’inverseraient pas le rapport de force. Une telle attitude discréditerait définitivement l’opposition aux yeux des Congolais et de la communauté internationale.
En se positionnant comme un opposant responsable et constructif, M. Katumbi se donnerait les moyens de mieux préparer les prochaines échéances de 2028. Dans un contexte où le président bénéficie d’une grande légitimité, le dialogue politique ne serait plus envisageable. Le leader de l’opposition devrait d’ores et déjà se projeter dans l’après 2023.
Voilà les raisons pour lesquelles Steve Mbikayi exhorte Moïse Katumbi à un geste d’ouverture envers Félix Tshisekedi, gage selon lui de crédibilité et de maturité démocratique.
Les élections générales de 2023 en République Démocratique du Congo se sont déroulées sous haute tension. L’opposition accuse la majorité présidentielle de vouloir tripatouiller les résultats. Pourtant, Augustin Kabuya, membre de l’UDPS, a tenu à saluer publiquement le travail accompli par Dénis Kadima, président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).
Dans une interview accordée à la chaîne Top Congo, Augustin Kabuya a déclaré: « Il faut un jour faire un monument pour Dénis Kadima de la CENI. C’est un homme à féliciter. L’opposition avait ses machines à voter. Elle s’apprêtait à changer les machines à voter ».
Ces propos, assez surprenants venant d’un membre de l’union sacrée, sont une reconnaissance implicite du sérieux et de l’intégrité dont la CENI, sous la direction de Dénis Kadima, fait preuve dans la préparation du scrutin. Alors que l’opposition dénonce régulièrement des tentatives de trucage, Augustin Kabuya estime que Dénis Kadima fait correctement son travail de supervision du processus électoral, et écarte les risques de fraude massives souvent invoqués.
Cette déclaration élogieuse vis-à-vis du président de la CENI est très critiquée par l’opposition congolaise qui voient en ça les signes de collusion entre la CENI et le pouvoir en place pour la réélection de Félix Tshisekedi.