Une réforme constitutionnelle adoptée au Burkina Faso vient de modifier le statut du français dans le pays. Jusqu’ici langue officielle aux côtés des langues nationales, le français est désormais relégué au rang de « langue de travail ».
C’est l’aboutissement d’un débat ancien dans ce pays d’Afrique de l’Ouest où une partie de la population réclame la promotion des langues locales, principalement le moré, le dioula et le fulfulde. Le nouvel article premier de la Constitution précise que « les langues nationales sont le moré, le dioula et le fulfulde ».
Pour les défenseurs de cette réforme, il s’agit de redonner leur place aux langues africaines, défavorisées pendant la colonisation au profit exclusif du français. Ses détracteurs craignent que cela nuise à l’unité du pays et à la cohésion nationale.
En pratique, le français restera largement utilisé dans l’administration, l’économie ou l’éducation. Mais ce changement de statut symbolise la volonté des autorités de promouvoir le multilinguisme et l’usage des langues locales dans la vie quotidienne des Burkinabè. Une évolution qui intervient dans de nombreux pays africains ces dernières années.