point clés
Comment Fally Ipupa a surpassé Ferre Gola
La rivalité entre Fally Ipupa et Ferre Gola a longtemps divisé les fans de rumba congolaise. Pourtant, force est de constater que Fally s’est aujourd’hui imposé comme la plus grande star, loin devant son rival.
Les prémices de la rivalité (1990-1999)
Tout commence dans les années 90 à Kinshasa. Deux jeunes talents émergent sur la scène musicale congolaise, Fally Ipupa à Quartier Latin et Ferre Gola à Maison Mère. Dès leurs débuts, leurs voix uniques intriguent les fans de rumba.
Fally impressionne par sa voix cristalline et sa virtuosité scénique malgré son jeune âge. De son côté, Ferre fait forte impression avec sa voix profonde et envoûtante. Les deux artistes gagnent rapidement en notoriété dans leur groupe respectif.
C’est à partir de 1999 que les supporters commencent naturellement à comparer leurs styles et à nourrir une certaine rivalité. Bien que chacun apporte sa singularité à la rumba congolaise, leur ascension parallèle alimente les discussions.
Les premières collaborations (2000-2002)
Au début des années 2000, Fally et Ferre enchaînent leurs premiers succès. Ferre marque les esprits en 2000 avec « Vita Imana » (sortie en 1999), tandis que Fally fait forte impression l’année suivante sur « Internellement ».
En 2002, ils scellent leur talent respectif sur le tube collaboratif « Kokoko ». Leur alchimie vocale fascine le public mais attise également les tensions entre leurs fanbases respectives. La compétition est lancée.
L’affirmation en solo (2005-2010)
C’est en 2005 que tout bascule. Fally surprend en sortant son premier album solo « Droit Chemin » sous le label de Quartier Latin. Le triomphe est total avec des hits planétaires comme « Liputa » ou « KIDIANFUKA ».
Ce coup d’éclat propulse définitivement Fally sur le devant de la scène. Il devient la nouvelle coqueluche de la rumba. Ferre tarde encore à s’émanciper.
En 2007, Ferre sort à son tour son premier album solo « Sans Interdit ». Bien accueilli, le public le replace à nouveau au même niveau que Fally Ipupa, l’écart rattrapé.
L’émergence d’une superstar (2010-2020)
Les années 2010 marquent la consécration internationale de Fally Ipupa. Ses albums successifs (« Tokooos », « controle », « Tokooos II ») enchaînent les tubes et se vendent par millions.
Ses tournées épiques à travers le monde lui valent le respect de la planète musique. En France, il est le premier artiste africain à remplir l’AccorHotels Arena. Ferre stagne lui dans l’ombre, malgré de beaux succès en RDC.
Sur scène, Fally déploie un show à couper le souffle. Sa technique vocale affûtée et sa maîtrise des émotions en font un dévoreur de public. Son charisme hors normes lui permet de survoler n’importe quel festival.
La consécration ultime (depuis 2020)
Aujourd’hui, Fally Ipupa est incontestablement la plus grande star de la musique congolaise dans le monde. Il enchaîne les ovations partout où il passe.
Ses titres ont marqué des générations. Ses records de ventes et de distinctions en font l’artiste africain le plus titré de l’histoire. Son aura médiatique n’a d’égale que son humilité.
Malgré sa voix d’or, le Padre de la rumba n’a jamais pu rattraper son retard sur la scène internationale. Mais il restera pour l’éternité l’une des plus belles incarnations de la rumba congolaise.
Grâce à son talent hors-norme, sa passion du spectacle et l’audace de sa carrière solo, Fally Ipupa s’est définitivement imposé comme la plus grande légende vivante de la musique de son pays. Une destinée exceptionnelle.