L’Église du Réveil du Congo (ERC) s’apprête à tenir son Assemblée générale élective du 29 février au 2 mars 2024, une échéance cruciale pour désigner son représentant légal et président national.
Cette assemblée intervient après des mois de tensions au sein de cette importante communauté chrétienne congolaise. Depuis un temps,deux camps s’opposent pour la direction de l’ERC. D’un côté, l’archevêque général Dodo Kamba se revendique comme représentant légal selon les statuts et les décisions de la justice. De l’autre, le groupe de l’évêque Ejiba Yamampia, soutenu par certains conseillers à la présidence de la République.
Or, plusieurs décisions de justice récentes, dont celle du tribunal de Grande Instance de Kalamu le 12 janvier, ont annulé les nominations faites par le camp Kankienza et interdit à ce groupe de prendre des actes au nom de l’ERC. Cela conforte le statut de Dodo Kamba, qui a donc convoqué l’assemblée générale comme le prévoient les textes.
Cependant, des observateurs s’interrogent sur l’ingérence possible de conseillers proches du pouvoir. Des rumeurs évoquent l’influence du coordinateur de la Cellule pour le changement de mentalité, Jacques Kangudia, qui ferait du lobbying en faveur d’Ejiba Yamampia. Mais le président de la République n’a pas le pouvoir de nommer les responsables des Eglises.
Beaucoup s’interrogent sur la compatibilité d’une telle ingérence avec l’Etat de droit et la liberté de culte. Seule l’assemblée générale de fin février pourra constituer un test décisif pour le respect des institutions de l’ERC.