L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) déplore le manque de transparence du gouvernement sur le contrat minier Sicomines, jugé défavorable à la RDC, 9 mois après les révélations de l’Inspection générale des finances (IGF).
Dans un communiqué publié vendredi, Florimond Muteba, président du conseil d’administration de l’ODEP, exhorte les congolais à ne pas oublier cette affaire qui a coûté au pays plus de 17 milliards de dollars américains en 15 ans. Selon lui, l’omerta et l’opacité maintenues par le gouvernement profitent aux criminels du passé et nuisent à la construction d’un État démocratique.
Après les révélations de l’IGF en début d’année, une commission d’experts avait été mise en place et avait remis ses conclusions au Président Tshisekedi. Cependant, aucun compte n’a été rendu depuis à la population. Des négociations se sont tenues au palais présidentiel dans le plus grand secret.
« Depuis les révélations de l’IGF, une commission des experts comprenant quelques activistes de la société civile s’est mise au travail au palais de la nation et les conclusions des travaux ont été remises au Président de la République. Notre Président à la tête d’une énorme délégation, comme dans ses habitudes, s’est rendu en Chine ; il est revenu sans qu’aucun compte ne soit rendu à l’opinion tant nationale qu’internationale. Après son retour, les négociations se sont ouvertes à Kinshasa toujours localisées au palais de la nation », a indiqué le professeur Florimond Muteba.
Pour l’ODEP, ce silence est inacceptable. L’organisation campe sur les recommandations de la société civile qui exigent la levée de l’opacité entourant ce dossier technique, susceptible de recours devant la justice. Alors que ce contrat aurait coûté à la RDC 350 millions de dollars investis dans des infrastructures inutiles, la population congolaise mérite la transparence sur cette affaire au lourd préjudice économique.
« Depuis lors, c’est le silence et l’opacité totale. Comme dans la culture de la mafia mondiale, c’est l’Omerta, la loi du silence qui profite, d’ailleurs aux criminels du régime passé qui ont de manière ostentatoire blanchi leur butin dans milles réalisations tant à Kinshasa que dans les provinces de la RDC et dans des pays étrangers. Doit-on croire que le régime compte sur l’oubli pour passer sous silence, les résultats d’une nouvelle arnaque de la décennie qui commence ? », s’interroge-t-il.
Un rapport de l’inspection générale des finances, IGF, publié au mois de février de l’année courante avait révélé que la République a bradé ses ressources dans ses contrats conclus sous Joseph Kabila Kabange.
En fait, ne disposant pas de capitaux frais pour impulser le développement du pays, le régime avait conclu de partenariat avec les entreprises chinoises, notamment pour la construction des infrastructures de base contre l’exploitation des gisements mis à contribution à cet effet.
Seulement voilà, après plusieurs années de mise en œuvre de ce contrat et d’exploitation des ressources Congolaises, l’inspection générale des finances arrive à cette conclusion que les ressources de la République ont été bradées et dilapidées contre des réalisations à minima.
Dans le rapport IGF, la partie chinoise a déjà exploité des ressources minières d’une valeur de 10 milliards de dollars américains alors que les infrastructures construites en contrepartie sont évaluées à environ 800 millions de dollars à peine et leur impact n’est pas visible.