La justice congolaise semble s’engager dans une vague de répression visant la communauté LGBTQ+ du pays. Dans une lettre datée du 15 juin 2024, le procureur général près la Cour de cassation a en effet autorisé les poursuites contre les « auteurs des pratiques déviantes à caractère sexuel et homosexuel », sur ordre du ministre de la Justice et Garde des Sceaux.
Ce document fait référence à de prétendues informations concernant la « promotion de la sexualité en groupe », de « l’homosexualité » ou d' »autres dérives sexuelles et morales » sur les réseaux sociaux ou en personne. Des termes particulièrement stigmatisants à l’égard des personnes LGBTQ+.
Pour le procureur général, ces comportements constituent une « atteinte à la tranquillité publique et aux bonnes mœurs », justifiant ainsi l’intervention de la justice. Cependant, il recommande une approche plus « responsable » et « méthodique » dans la répression de ces « phénomènes sociaux », passant notamment par des actes de sommation et des campagnes de sensibilisation.
Cette décision fait écho aux récentes déclarations du nouveau ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, connu pour ses positions très conservatrices envers la communauté LGBTQ+. Elle s’inscrit dans un contexte de durcissement du cadre légal concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre en RDC.
Les défenseurs des droits humains s’inquiètent des conséquences que pourrait avoir cette politique répressive sur les personnes LGBTQ+, déjà largement marginalisées dans la société congolaise. Ils appellent les autorités à respecter les engagements du pays en matière de droits fondamentaux et de non-discrimination.
Face à cette situation, la communauté internationale, et notamment les organisations de défense des droits LGBTQ+, seront particulièrement attentives à l’évolution de cette situation en RDC dans les prochains mois.