Le président ougandais Yoweri Museveni a accusé l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, d’avoir accordé l’asile et des mines d’or aux combattants islamistes ADF. Il a également affirmé que Kabila avait permis aux ADF d’exploiter des minerais et du bois et d’utiliser les recettes pour se renforcer. Museveni a fait cette déclaration lors de son adresse à la nation le jeudi 13 juillet 2023 à Kampala.
Les ADF étaient à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans et sont implantés dans l’est de la RDC depuis les années 90. En 2019, ils ont fait allégeance au groupe Etat islamique, qui les présente comme sa branche en Afrique centrale. Ils sont à l’origine de plusieurs attentats dans les villes de Béni, Butembo et Rutshuru.
Museveni a déclaré que les ADF s’étaient réfugiés dans la région du Kivu en RDC, après avoir été défaits dans la vallée de Semliki en 2007 à la frontière entre l’Ouganda et la RDC. Selon lui, le gouvernement congolais, soutenu par certains acteurs régionaux et internationaux, leur a donné gratuitement fermage au Nord-Kivu et en Ituri. Les ADF ont pu exploiter les ressources de la région, notamment l’or, le bois et le cacao, pour se renforcer.
Museveni a précisé que malgré la croissance modeste et le territoire libre que le gouvernement Kabila leur a donné, les ADF ne pouvaient pas entrer en Ouganda en force et ne pouvaient infiltrer que des individus avec beaucoup de difficulté.
Cette accusation de Museveni met en lumière la complexité de la situation dans l’est de la RDC, où plusieurs groupes armés opèrent dans une région riche en ressources naturelles. Elle souligne également les tensions entre les gouvernements congolais et ougandais, qui ont souvent accusé l’un et l’autre de soutenir des groupes armés dans la région.