Les efforts diplomatiques des trois dernières années entre le Rwanda et le Burundi pour apaiser les tensions n’ont pas porté leurs fruits, selon le président burundais Évariste Ndayishimiye. S’exprimant devant le corps diplomatique accrédité dans son pays samedi dernier, il a estimé que les promesses rwandaise n’étaient que « vaines » et émaillées « d’hypocrisie ».
Le chef de l’État burundais a rappelé que son pays a toujours privilégié de bonnes relations de voisinage avec le Rwanda. Mais les multiples initiatives diplomatiques et rencontres au plus haut niveau ces trois dernières années n’ont pas permis d’aplanir les désaccords, a-t-il déploré.
En particulier, Ndayishimiye a regretté l’échec des négociations pour l’extradition du chef du groupe rebelle burundais RED-Tabara, basé en RDC mais accusé par le Burundi d’être soutenu par le Rwanda. Le président burundais demande désormais aux diplomates étrangers de faire pression sur Kigali pour obtenir cette extradition, et de sanctionner ce groupe armé et ses « sponsors ».
Les relations entre les deux pays d’Afrique de l’Est sont houleuses depuis des années, chacun accusant l’autre de soutenir des rebelles sur son territoire. La dernière crise remonte à décembre quand le Burundi a accusé le Rwanda d’être derrière une attaque meurtrière. Le Burundi a alors fermé sa frontière avec son voisin, toujours infranchissable aujourd’hui selon Ndayishimiye.
Les tensions persistent donc, malgré les efforts pour apaiser le climat. Le président burundais laisse désormais la balle dans le camp de la communauté internationale pour trouver une issue à cette querelle qui entrave la stabilité régionale.