Malgré de nouvelles réglementations, l’accès des mineurs aux contenus pour adultes reste difficile à endiguer sur internet.
C’est un tournant majeur dans la lutte contre l’exposition des mineurs aux contenus pornographiques en ligne. À partir du 11 janvier 2025, les sites web proposant ce type de contenus devront mettre en place des systèmes de vérification d’âge obligatoires sous peine d’être bloqués en France.
Une obligation qui découle de la loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), adoptée l’an dernier. Désormais, ces plateformes devront proposer plusieurs solutions, de la reconnaissance faciale à la présentation d’une pièce d’identité, afin de s’assurer que seuls les utilisateurs majeurs puissent y accéder.
Une mesure ambitieuse, alors que selon l’Arcom, l’autorité de régulation du secteur, près de 2,3 millions de mineurs fréquenteraient chaque mois ce type de sites en France. Un constat alarmant qui a poussé le gouvernement à durcir la législation.
Mais l’application de cette nouvelle réglementation s’annonce semée d’embûches. Car malgré cette obligation de contrôle, de nombreuses plateformes pornographiques, à l’instar des géants Pornhub ou Xvideos, sont établies hors de l’Union européenne et échapperaient donc à ces nouvelles règles.
De plus, les adolescents disposent de nombreuses solutions pour contourner ces dispositifs de vérification d’âge, qu’il s’agisse de l’utilisation d’un VPN ou de la modification des paramètres de leur navigateur. De véritables prouesses techniques qui démontrent la difficulté à endiguer totalement l’accès des mineurs à ces contenus.
Au-delà du blocage des sites, c’est toute la question de l’éducation et de la sensibilisation des jeunes générations qui est posée. Car si ces nouvelles mesures constituent un progrès, elles ne suffisent pas à résoudre ce problème complexe dans sa globalité.
Face à l’hydre d’internet, où les contenus illicites repoussent sans cesse, les autorités sont confrontées à un défi de taille. Celui de trouver un équilibre entre protection des mineurs et liberté d’expression sur le web, tout en s’attaquant aux racines du problème. Une bataille de longue haleine qui s’annonce semée d’embûches.