L’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, Nehemie Mwilanya, est sorti de son silence pour critiquer avec fermeté la décision rendue mardi par la Cour constitutionnelle condamnant Augustin Matata Ponyo à dix ans de prison. Dans une déclaration relayée ce jeudi, Mwilanya met en cause la régularité de la procédure judiciaire.
« Le PM Matata a eu droit à tout sauf à un procès équitable », a-t-il déclaré. Il pointe notamment du doigt plusieurs éléments qui, selon lui, entachent le procès : « Le revirement de la position de la Cour sur sa compétence, la polémique autour des immunités du prévenu, l’instruction quasi à charge : autant d’incidents qui questionnent l’indépendance et la crédibilité de la haute Cour. »
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Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre sous Joseph Kabila, a été jugé dans l’affaire de la débâcle du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
La Cour constitutionnelle a estimé que sa responsabilité pénale était engagée, bien que ce dossier ait longtemps été marqué par des batailles juridiques sur la compétence des juridictions à le juger, en raison de son statut d’ancien chef de gouvernement et de sénateur.
Pour Nehemie Mwilanya, ce verdict s’inscrit dans un contexte politique tendu et remet en cause l’impartialité des institutions judiciaires du pays. Il n’est pas le seul à dénoncer ce qu’il considère comme un procès politique.
Plusieurs voix, notamment dans l’opposition et parmi les partisans de l’ancien régime, évoquent une justice instrumentalisée pour écarter des figures de l’ancienne majorité présidentielle.
