Pour éviter une forte propagation de Coronavirus en République Démocratique du Congo, le gouvernement ensemble avec le chef de l’État ont pris plusieurs décisions pour faire appliquer le respect des gestes barrières contre cette pandémie.
Les autorités compétentes du pays avaient arrêté ces quelques mesures, notamment fermeture des écoles, universités, des bars, restaurants, salles de fêtes voire des frontières.
Considérant cette situation, une question cruciale se pose: quelle est l’influence de la Covid-19 sur les ménages en RDC ?
La crainte du confinement a entrainé une demande intense des nourritures sur les marchés. Selon une étude du ministère de l’économie dans sa cellule régulation des prix des biens sur les marchés, il y avait une forte croissance des prix des biens sur les marchés allant jusqu’à près de 40%.
Cela a été observé vers la fin du mois de mars et début avril 2020. Cette phase de panique a poussé les ménages à se constituer des stocks des biens alimentaires.
Actuellement, la panique semble être classée dans les oubliettes et les ventes ont retrouvé un niveau normal sur les marchés, les denrées alimentaires semblent s’être stabilisés en moyenne à des prix plus élevés de 25% par rapport au début du mois de mars.
En effet, cette augmentation des prix pèse lourd sur le budget des ménages qui voient leur pouvoir d’achat baissé. Le fait qui y est baisse des activités économiques. Cela réduit les revenus de nombreux activistes économiques informels. En République Démocratique du Congo, la population vit au taux du jour c’est-à-dire « moyennant ce qu’elle gagne au fil des jours ».
Cette pandémie a pu bouleverser le quotidien de nombreux ménages en RDC. Un pays ou 14 personnes sur 20 exercent un emploi informel et sont mal rémunérés, peinent souvent à joindre les moyens de substance, de nombreuses familles et leur capital humain sont en danger. Les premiers touchés sont les travailleurs du secteur informel et ceux qui travaillent pour leur propre compte.
Le comité de la lutte contre la Covid-19 en RDC, a annoncé, vendredi 11 décembre, dans son bulletin, que 172 nouveaux cas ont été enregistrés. Le cumul est passé à 14.342 cas confirmés par l’Institut national de recherche bio-médicale (INRB). Cet organisme sanitaire dirigé par le secrétariat technique de la riposte en RDC a affirmé que ces 172 nouveaux cas sont répertoriés dans deux provinces, dont 170 à Kinshasa, 2 au Sud-Kivu. Il sied de rappeler que, la RD Congo compte actuellement 14.342 cas recensés, 352 décès comptabilisés, 12.465 guéris notifiés.
D’après ces statistiques de l’INRB, le gouvernement congolais demande à la population de respecter les gestes barrières pour éviter la deuxième vague de la pandémie de coronavirus, qui arrive avec pression et cela peut nous amener à un autre confinement.
Le programme de relance économique ou encore le déploiement de filets de protection sociale pour la population font partie des premières mesures prises dans les pays touchés de plein fouet en Afrique, notamment le Maroc et l’Afrique du Sud, ces derniers ont élaboré un programme de protection sociale pour compenser les pertes de revenu des travailleurs consécutives au confinement et au ralentissement généralisé de l’économie, et atténuer l’impact négatif de cette situation sur les personnes pauvres et vulnérables.
L’Exécutif congolais devrait, à cet effet, créer un programme de protection sociale, en vue d’atténuer le choc lié à la pandémie de Covid-19 pour éviter que les ménages n’aient plus assez à manger, mais également pour protéger leur capital humain et les aider à respecter les consignes, afin d’enrayer la propagation du virus en milieu urbain et rural.
Par ce programme lié aux ménages, les filets sociaux peuvent préserver l’activité économique locale, surtout dans un secteur aussi vital que l’alimentation.
Devant le rôle potentiel clé des filets sociaux pour atténuer les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19, le gouvernement devrait en plus, réorienter ses dépenses prioritaires en faveur de la protection sociale, un domaine souvent sous-financé par rapport à d’autres secteurs.
Le recours aux filets sociaux pour sauver des vies et préserver les moyens de subsistance face au choc du Coronavirus, est un investissement judicieux pour la population congolaise.
Andy André MUKANYA, Analyste Financier/ Economique & social
