L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a lancé un appel pressant à tous les candidats à l’élection présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo. RSF leur demande de s’engager publiquement à garantir la liberté de la presse dans le pays.
Selon les chiffres avancés par RSF, au moins 123 journalistes ont fait l’objet d’arrestations arbitraires entre juin 2020 et septembre 2023. Le cas du correspondant de Jeune Afrique Stanis Bujakira Tshamala, détenu depuis 2021, illustre ces dérives.
« Au moins 123 arrestations arbitraires de journalistes ont été recensées entre juin 2020 et septembre 2023, dont le cas toujours en cours de Stanis Bujakera Tshamala, correspondant du média d’actualités Jeune Afrique et de l’agence de presse britannique Reuters, également directeur de publication adjoint du site d’information congolais Actualité.cd », lit-on dans cet appel.
Outre ces arrestations, RSF déplore le meurtre de trois journalistes depuis 2020. La disparition forcée en 2020 et 2021 de deux autres professionnels des médias est également pointée du doigt.
« Les meurtres dés journalistes Joël Musavuli, directeur de la radiotélévision communautaire de Babombi (RTCB) dans la province de l’Ituri, et Héritier Magayane de la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) en 2021 figurent dans ce bilan sombre de même que celui, deux années plus tôt, de Papy Mahamba Mumbere, présentateur de la radio communautaire de Lwemba à l’est du pays », ajoute RSF.
De nombreuses menaces et exactions sont aussi recensées par l’ONG. Elle souligne les risques toujours présents pour l’exercice du métier de journaliste en RDC.
Et de poursuivre : « Outre les nombreuses menaces de mort contre les journalistes, les disparitions forcées entre juin 2020 et février 2023, de Bwira Bwalitse, directeur de la radio communautaire de Bakumbule (RCBA) et de Byamungu Garubanda, journaliste et directeur de la Voix de Mikeno illustrent les risques auxquels les professionnels des médias font face en RDC ».
Dans son classement mondial de la liberté de la presse, la RDC occupe la 124e place sur 180 pays. Une situation jugée « sombre » par RSF.
L’organisation exhorte donc les futurs candidats à inscrire dans leurs programmes des engagements forts pour mettre fin à l’impunité et garantir la sécurité des médias. Il s’agit selon RSF d’une condition indispensable pour un vrai changement.