La rencontre organisée à Doha entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, sous la médiation de l’émir du Qatar, a suscité des réactions mitigées, notamment de la part du gouvernement angolais qui s’étonne de cette initiative extérieure à la région.
Une médiation inattendue pour l’Angola
Alors que des pourparlers entre Kinshasa et le mouvement rebelle M23 étaient prévus à Luanda, la tenue d’une réunion à Doha entre les dirigeants congolais et rwandais a pris de court le gouvernement angolais.
« Nous sommes quelque peu surpris par cette médiation menée par le Qatar, alors que nous étions prêts à accueillir les discussions entre la RDC et le M23 », a déclaré Tete Antonio, le chef de la diplomatie angolaise.
Tout en reconnaissant la valeur des efforts de paix, le responsable angolais a souligné l’importance des « solutions africaines aux problèmes africains ».
Un conflit régional aux enjeux complexes
Le conflit qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis plusieurs mois s’est encore intensifié ces derniers temps, avec les avancées du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon l’ONU.
La prise de villes stratégiques comme Goma, Bukavu et, plus récemment, Walikale, a fragilisé la position du gouvernement congolais face à cette rébellion.
Un cessez-le-feu fragile
Malgré les sanctions européennes contre les dirigeants du M23, les pourparlers prévus à Luanda ont été annulés, ce qui a mis en suspens les efforts diplomatiques pour une solution politique.
La rencontre de Doha entre Tshisekedi et Kagame a certes réaffirmé l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, mais la fragilité de cette trêve reste préoccupante face à la persistance du conflit dans l’est de la RDC.
Dans ce contexte régional complexe, la médiation surprise du Qatar soulève des interrogations quant à la place des pays africains dans la résolution de cette crise.