Un procès historique s’est ouvert ce mercredi 24 juillet 2024 à Kinshasa, mettant en cause l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, ainsi que plusieurs membres de sa famille. Ils sont tous poursuivis pour « trahison », « crime de guerre » et « participation à un mouvement insurrectionnel ».
Au total, 25 personnes sont citées dans ce dossier, mais seuls 5 prévenus ont été arrêtés et comparaissent devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, siégeant en session foraine à la prison militaire de Ndolo. Les 20 autres sont jugés par défaut, étant déclarés en fuite.
Parmi les accusés figurent plusieurs proches ou membres de la famille de Corneille Nangaa, notamment son demi-frère Baseane Nangaa Putters, son épouse Yvette Lubanda Nazinda, ainsi que le grand-frère de son épouse, Ntwali Lubala Fabrice. Tous sont poursuivis pour les mêmes chefs d’inculpation.
Selon l’acte d’accusation lu par l’Auditeur supérieur militaire, les préventions principales retenues concernent la trahison, la participation à un mouvement insurrectionnel, le crime de guerre, la torture, l’enlèvement et le meurtre. Des infractions punissables de la peine de mort en République démocratique du Congo.
Lors de cette première audience, seul le prévenu Eric Nkuba a pris la parole, refusant de répondre aux questions de la Cour. Il a sollicité un délai pour consulter ses avocats, avec lesquels il n’aurait pas pu s’entretenir depuis son arrestation il y a plus de six mois.
La Cour a finalement accordé 24 heures aux conseils des accusés afin qu’ils puissent prendre connaissance du dossier. Le procès a ainsi été renvoyé au jeudi 25 juillet 2024.
Cette affaire met en lumière les tensions politiques et sécuritaires qui agitent la République démocratique du Congo, avec la mise en cause de personnalités influentes liées à l’ancien régime. Son issue sera scrutée de près, tant les enjeux sont importants pour l’avenir du pays.