La nuit dernière, une opération de fouille menée par l’armée a semé la consternation au sein de la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Selon les informations recueillies, des militaires dépêchés par l’état-major général ont récupéré tous les téléphones et les sommes d’argent en espèces appartenant aux détenus.
Cette intervention fait suite à la diffusion récente, par le journaliste Stanis Bujakera, d’images choquantes montrant les conditions de détention déplorables régnant dans cet établissement surpeuplé. Construit pour accueillir 1 500 personnes, la prison de Makala abrite aujourd’hui plus de 15 000 détenus.
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D’après la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), qui suit de près la situation dans cette prison, les militaires sont repartis avec “appareils et importantes sommes d’argent en espèce”. Un détenu politique aurait notamment perdu 3 000 dollars US.
Or, ces téléphones constituent une véritable bouée de sauvetage pour les détenus, car “l’État congolais ne dispose pas des moyens financiers adéquats pour nourrir et soigner plus de 15 000 personnes détenues”, souligne Emmanuel Adu Cole, de la FBCP.
Conséquence de cette nouvelle razzia : “l’augmentation des décès en prison”, s’alarme l’organisation. Les images diffusées précédemment par Stanis Bujakera reflètent en effet une réalité “bien réelle”, marquée par un manque criant de moyens et des conditions de détention inhumaines.
Cette descente de l’armée dans la prison de Makala témoigne de la gravité de la situation carcérale en République démocratique du Congo. Au-delà de la confiscation des biens des détenus, c’est tout un système pénitentiaire défaillant qui doit être urgemment réformé par les autorités.
