Moise Mbiye interpelle durement les autorités sur le manque de reconnaissance des artistes congolais
Invité à prendre la parole lors des États généraux de la Justice organisés par le ministre Constant Mutamba, le pasteur et chanteur Moise Mbiye n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le sort réservé aux artistes en République démocratique du Congo.
Dans un discours remarqué, Moise Mbiye a notamment fait référence à un lieu symbolique de Kinshasa, la « Place des Artistes », où les noms des créateurs ne sont apparemment inscrits « qu’à condition d’avoir quitté ce monde ».
Cette déclaration, aussi percutante que révélatrice, illustre le sentiment de délaissement et de manque de reconnaissance dont souffrent les artistes congolais, y compris parmi les plus populaires. Comme l’a souligné Moise Mbiye : « Il existe un lieu à Victoire, appelé la Place des Artistes, où l’on peut voir nos noms inscrits, mais seulement à condition d’avoir quitté ce monde. »
Lors de son intervention, le pasteur-chanteur a plaidé avec force pour que la situation change enfin. Il a notamment souligné que « lorsqu’un artiste ou un pasteur, disons quelqu’un de connu commet une erreur, vous verrez comment on va faire les choses pour qu’il soit d’abord humilié avant d’être corrigé par la loi. »
S’il a affirmé ne pas réclamer « un traitement de faveur », Moise Mbiye a regretté que « lorsque l’artiste fait des bonnes choses, que c’est que nous faisons? »
Ce discours sans concession témoigne de la frustration et de l’amertume ressenties par de nombreux artistes face à l’absence de considération et de protection de leur travail et de leur personne.
Invité à s’exprimer sur le thème « Droits d’auteur et protection personnelle de l’artiste congolais: Pour quelles réformes? », Moise Mbiye a ainsi profité de cette tribune pour interpeller vigoureusement les autorités sur cette problématique.
Ses propos ont sans aucun doute nourri utilement les réflexions menées lors de ces États généraux de la Justice, qui visent notamment à identifier les réformes nécessaires pour mieux protéger les droits des créateurs en RDC.