Si certains artistes congolais affichent des audiences impressionnantes en Inde, les soupçons de trafic de vues via des robots pèsent sur la crédibilité de ces résultats.
Une enquête récente a mis en lumière l’audience impressionnante de la musique congolaise en Inde. Entre le 6 janvier 2024 et le 6 janvier 2025, plusieurs artistes du pays se sont démarqués avec des millions de vues sur YouTube, suscitant l’interrogation.
Parmi eux, on retrouve Ferre Gola, qui arrive en tête avec 3,01 millions de vues. Il est suivi de près par Héritier Watanabe et Koffi Olomide, respectivement à 1,57 million et 1,37 million de vues. Même des talents émergents comme Fabregas et Innoss’B affichent des chiffres tout aussi vertigineux.
Cependant, lorsqu’on s’intéresse au cas de Fally Ipupa, l’un des artistes congolais les plus connus à l’international, les résultats sont plus mitigés. Entre le 23 décembre 2024 et le 19 janvier 2025, ses chansons n’ont cumulé que 35 000 vues en Inde. Sur une année complète, ce chiffre atteint à peine 400 000 vues.

Interrogé à ce sujet par le passé, Fally Ipupa s’était d’ailleurs montré très clair. l’artiste congolais avait déclarer qu’il ne supporte pas les gens qui achètent des vues, et avait promis virer les membres de son équipe qui le feraient sur ses chansons.
Cette prise de position tranche avec les pratiques de certains de ses confrères, qui n’hésiteraient pas à recourir à ce type de méthodes pour gonfler leurs statistiques et donner l’illusion d’une popularité grandissante outre-Rhin.
Au-delà des aspects purement artistiques, ces soupçons de trafic de vues posent également la question de la fiabilité des données fournies par les plateformes de streaming. Comment s’assurer de la véracité des chiffres communiqués, alors que des bots peuvent facilement fausser les résultats ?
C’est tout l’enjeu auquel sera confrontée l’industrie musicale dans les années à venir, face à la multiplication de ces pratiques douteuses. Une situation qui met en lumière la nécessité de mettre en place des contrôles plus stricts, afin de garantir l’intégrité des statistiques d’audience.