La République démocratique du Congo (RDC) a officiellement demandé à la Formule 1 de mettre fin aux négociations avec le Rwanda concernant l’organisation d’un Grand Prix à Kigali. Dans une lettre adressée à Stefano Domenicali, PDG de la F1, la Ministre d’État et Ministre des Affaires Étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a dénoncé l’implication du Rwanda dans le conflit à l’Est de la RDC, soulignant l’incompatibilité morale et éthique d’un tel partenariat.
Dans sa lettre datant de ce mercredi, la ministre dénonce la responsabilité directe du Rwanda dans les violences qui secouent l’Est de la RDC. Elle s’appuie notamment sur un rapport de l’ONU qui affirme que 4 000 soldats rwandais sont actuellement actifs sur le sol congolais, en violation flagrante de la souveraineté nationale.
Elle rappelle également que depuis le début de l’année 2025, l’occupation rwandaise a provoqué le déplacement de plus de 700 000 personnes et a coûté la vie à 17 casques bleus des Nations Unies.
« Les RDF ont ignoré un cessez-le-feu que j’avais convenu avec mon homologue rwandais et ont plutôt bombardé des maisons et des hôpitaux à Goma, entraînant environ 3 000 décès selon les Nations Unies. » a-t-il déclaré.
La ministre interroge la Formule 1 sur l’impact qu’aurait un partenariat avec Kigali sur son image :« La Formule 1 désire-t-elle vraiment que sa marque soit salie par une association entachée de sang avec le Rwanda ? Est-ce vraiment le meilleur pays pour représenter l’Afrique dans le sport automobile mondial ? »
Elle soulève également des soupçons sur le financement du Grand Prix, affirmant que les fonds rwandais proviendraient du pillage illégal des ressources minières du Nord-Kivu, estimé à 1 milliard de dollars US par an.
Si la RDC soutient l’idée d’un Grand Prix en Afrique, la ministre plaide pour que la F1 privilégie l’Afrique du Sud au lieu du Rwanda.
« Des soldats sud-africains en mission de maintien de la paix dans mon pays ont été tués par le régime même avec lequel vous cherchez à faire des affaires. » a-t-elle ajouté.
Elle invite enfin M. Domenicali à une rencontre officielle afin de discuter de la situation à l’Est du Congo et de lui fournir les dernières informations sur la crise humanitaire et sécuritaire en cours.