La nuit de la Saint-Sylvestre à Kinshasa, un choc des titans spirituels
Le 31 décembre 2024, la capitale de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, sera le théâtre d’un événement unique en son genre, mais également très controversé. Deux grandes églises de la ville ont en effet réservé l’esplanade du palais du peuple pour y célébrer la nuit de la Saint-Sylvestre, dans une concurrence directe qui suscite de vives discussions.
D’un côté, le Pasteur François Mutombo a finalement dû délocaliser son événement à l’échangeur de Limeté, afin d’éviter un affrontement direct avec l’autre célébration. De l’autre, le Pasteur Marcelo Tunasi maintient coûte que coûte son activité sur l’esplanade du palais du peuple, au risque d’attirer une foule massive de fidèles.
Cette double réservation du même espace a provoqué de nombreux débats au sein de la communauté religieuse et parmi les chrétiens de Kinshasa. Certains y voient le signe d’une division au sein de la communauté, tandis que d’autres estiment que cela témoigne de la vitalité du christianisme dans la capitale congolaise.
“C’est une situation regrettable, qui pourrait porter atteinte à l’unité de notre communauté”, déplore le Pasteur Mutombo, contraint de renoncer à son événement historique. “Mais nous avons préféré la sagesse à l’affrontement direct, afin de préserver la paix.”
De son côté, le Pasteur Tunasi assume pleinement son choix de maintenir son activité, malgré les critiques. “Nos fidèles ont besoin de ce moment de recueillement et de prière collective, surtout en cette période charnière. Nous ne pouvions pas y renoncer.”
Au-delà des considérations spirituelles, cet événement soulève également des questions logistiques et de sécurité. Avec potentiellement des milliers de participants mobilisés dans la même zone, les autorités devront redoubler de vigilance pour assurer le bon déroulement des festivités.
Dans un contexte de tensions religieuses récurrentes dans certaines régions du pays, cette confrontation entre les deux églises à Kinshasa pourrait avoir des répercussions au-delà de la simple célébration du Nouvel An. Un défi de taille pour les leaders religieux et les pouvoirs publics, qui devront faire preuve de sagesse et de diplomatie pour apaiser les esprits.