La nomination du lieutenant-colonel Mimie Bikela Mundele au poste de Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières au sein du gouvernement provincial de Kinshasa suscite de nombreuses interrogations.
Réputée pour son engagement sans faille contre l’exploitation des mineurs sur les réseaux sociaux, Mimie Bikela Mundele a fait parler d’elle à plusieurs reprises en adressant des mises en demeure à des artistes diffusant des contenus jugés inappropriés mettant en scène des enfants.
C’est cette notoriété acquise sur les réseaux sociaux qui semble avoir convaincu le gouverneur Daniel Bumba Lubaki de lui confier ce poste stratégique au sein de son équipe gouvernementale. Une nomination qui témoigne de la volonté des autorités de s’attaquer frontalement à cette problématique de l’exploitation des mineurs, notamment sur les plateformes numériques.
Sortie du rang de l’armée où elle officiait en tant que lieutenant-colonel, Mimie Bikela Mundele a obtenu une mise en disponibilité afin de pouvoir intégrer le gouvernement provincial de Kinshasa. Elle est la seule femme parmi les 10 ministres que compte cette équipe gouvernementale.
Cependant, cette nomination suscite des controverses, notamment au sein de la police administrative. Mimie Bikela Mundele a ainsi été convoquée au commissariat général de la police de coordination pour faire la lumière sur son rapprochement avec les milieux politiques.
Cette procédure fait suite aux interrogations soulevées quant à la nature des liens entretenus par la nouvelle ministre avec certains acteurs politiques. Les autorités semblent vouloir s’assurer de la transparence et de la régularité de cette nomination avant de lui accorder la pleine confiance nécessaire à l’exercice de ses fonctions.
Au-delà des questionnements, cette nomination traduit la volonté affichée par le gouverneur Bumba Lubaki de faire de la lutte contre l’exploitation des mineurs une priorité de son action à la tête de la province de Kinshasa. Le profil de Mimie Bikela Mundele en fait une figure de proue de cette politique de protection de l’enfance.
Cependant, les réserves exprimées par la police administrative montrent que le chemin sera encore long pour asseoir la légitimité de cette nouvelle ministre au sein du gouvernement provincial.