La délégation du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits armés et crimes contre la paix de l’humanité (FONAREV), a récemment effectué une visite au camp de déplacés de Kanyaruchinya, situé près de Goma dans la province du Nord-Kivu en RDC. Ce camp abrite plus de 47 000 ménages ayant fui les violences des rebelles du M23 dans la région.
Les conditions observées sont extrêmement précaires avec un accès insuffisant à la nourriture et l’eau potable. Des épidémies de rougeole et de choléra sévissent en raison du manque d’hygiène. Selon le FONAREV, 660 décès ont déjà été recensés liés à ces maladies.
« 46427 ménages vivent ici dans des conditions déplorables qui nécessitent un appui conséquent pour que ces familles vivent dans des conditions humainement acceptables. Déjà, nous comptons 660 morts dûs aux maladies des mains sales et des intempéries. Nous ne demandons qu’une seule chose à savoir le retour dans nos villages accompagnés de nos FARDC car d’ici, nous apprenons qu’à Rutshuru, Kibumba, Buhuma et Masisi, des zones sous contrôle des terroristes du M23 supplétifs du Rwanda, des inconnus occupent nos villages alors que nous traînons inutilement dans le camp de réfugiés », rapporte le FONAREV paraphrasant un document du camp des déplacés.















Le directeur général du FONAREV, Lucien Lundula Lulotui, s’est dit profondément ému par la situation. Il a souligné que, de nombreux autres déplacés du Nord-Kivu vivent dans des conditions similaires, alors que la menace du Rwanda et du M23 plane toujours.
« Il y a beaucoup de déplacés ici, et la situation est la même dans tout les sites des réfugiés qu’on retrouve partout dans cette province sous menace permanente du Rwanda avec ces supplétifs le M23. Les besoins sont énormes en termes de logement, en termes de prise en charges des enfants en âges scolaires, des femmes violees. Nous allons mettre en place des programmes, et cela le plutôt possible pour venir en aide à nos compatriotes qui vivent dans de conditions déplorables »
a déclaré le Directeur Général du FONAREV, Lucien Lundula Lulotui.
À cet effet, il a réaffirmé l’engagement du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits armés et crimes contre la paix de l’humanité, celui de la prise en charge efficace des victimes.
Au cours de la même journée, la délégation du FONAREV a également rencontré les forces vives de la province, des femmes leaders des organisations féminines du Nord-Kivu travaillant dans les domaines de l’autonomisation des femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), l’exploitation et abus sexuel (EAS) et la paix.
Une rencontre qui s’est déroulée en présence du gouverneur intérimaire du Nord Kivu, le général a permis de passer en revue la situation humanitaire en général au Nord-Kivu et des actions urgentes à mener.
Une occasion pour cette délégation de faire part à l’assistance de l’objet de sa mission d’itinérance, de présenter le FONAREV mais aussi de réitérer l’engagement de son organisation dans la prise en charge des questions des victimes qu’on compte en millier dans cette province en proie à l’insécurité et la présence des groupes armés dont les M23 appuyés par le Rwanda.
D’autres discussions avec le gouverneur intérimaire et les forces vives ont porté sur la situation humanitaire régionale et les actions urgentes à mener. Le FONAREV renforcera son intervention dans des sites comme Mugunga, Kibati et Katale qui accueillent également de nombreux déplacés.
Après avoir achevé sa tournée dans la partie Est du pays, l’équipe du FONAREV se rendra à Kananga, capitale de la province du Kasaï central, pour poursuivre ses efforts en faveur des victimes de violences sexuelles et contribuer à la construction d’une paix durable dans la région.
Christian-Timothée MAMPUYA