Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a officiellement adressé une correspondance ce 25 avril 2025 à Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature, au sujet de la reprise de l’instruction du dossier Bukanga-Lonzo impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Dans sa lettre référencée AN/CAR/1017VK708/2105, Vital Kamerhe souligne une violation des dispositions constitutionnelles, notamment l’article 107 de la Constitution, qui garantit l’immunité parlementaire des élus.
« Il ressort des débats engagés au cours de la plénière de l’Assemblée nationale tenue en date du 17 avril 2025, que l’Honorable Matata Ponyo Augustin est poursuivi et jugé sans que ses immunités n’aient été préalablement levées », écrit Kamerhe, rappelant que tout parlementaire ne peut être poursuivi ou jugé en session que sur autorisation expresse de l’Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit.
Favorable à une justice indépendante, le président de l’Assemblée nationale appelle cependant au respect strict des procédures constitutionnelles. Il demande ainsi à la Cour constitutionnelle de constater ce préalable incontournable et de suspendre les poursuites jusqu’à l’obtention de l’autorisation formelle de la Chambre basse.
« Sans vouloir entraver le bon fonctionnement de la justice, et en adhérant pleinement à la nécessité de lutter contre l’impunité, je vous prie de demander à l’organe de poursuite de se plier à cette exigence constitutionnelle, garante de l’inviolabilité des représentants du peuple », ajoute Vital Kamerhe.
Cette sortie intervient alors que le ministère public a relancé l’instruction du dossier RP 002, opposant Matata Ponyo et consorts à l’État congolais, dans le cadre de l’affaire Bukanga-Lonzo, considérée comme l’un des plus grands scandales financiers de la dernière décennie en RDC.
