Une vive tension règne dans le territoire de Bafwasende (province de la Tshopo), où des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appartenant à l’unité Jungle, sont accusés d’avoir dérobé une somme importante d’argent destinée à la paie des enseignants de plusieurs écoles du groupement Wanginda, secteur Barumbi. L’information a été relayée par Actualités.cd, citant des sources locales.
Le vol aurait eu lieu le jeudi 3 juillet alors qu’une délégation scolaire transportait les fonds, collectés via des cartes SIM Mpesa, pour les enseignants de quatre écoles primaires : Wanginda, Besele, Onali et Bangwabi.
Selon Saddam Tango, président de l’intersyndicale des enseignants de Bafwasende, les enseignants ne pouvant pas se déplacer eux-mêmes à cause de l’éloignement géographique de leurs écoles, ont envoyé des représentants au centre de Bafwasende pour retirer les salaires. « C’est sur le chemin du retour, à hauteur de Gbado, qu’ils sont tombés dans une embuscade tendue par des militaires FARDC de l’unité Jungle », a-t-il expliqué. Ces derniers auraient confisqué l’argent et soumis les membres de la délégation à des sévices physiques, notamment des coups de fouet.
Chaque école compte au moins six enseignants, payés à hauteur de 280 000 francs congolais par personne. Le montant total emporté avoisinerait plusieurs millions de francs.
Outre ce braquage, des cas de tracasseries récurrentes sont également dénoncés. À en croire la société civile locale, les militaires installés à divers points de contrôle exigent des paiements illégaux aux transporteurs. « À Opienge, notamment au PK 232, les commerçants doivent verser 10 000 francs congolais à chaque passage à une barrière érigée par les FARDC », a déclaré Désiré Aliene, acteur de la société civile.
Face à ces dérives, les enseignants de la région réclament des sanctions exemplaires contre les militaires impliqués et demandent une sécurisation effective de leurs activités. La société civile, de son côté, appelle les autorités militaires et judiciaires à ouvrir une enquête urgente pour mettre fin à ces abus qui fragilisent davantage un système éducatif déjà éprouvé.