La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo continue d’avoir des conséquences directes sur l’économie locale. Le groupe néerlandais Heineken, propriétaire de la Bralima, a annoncé vendredi 20 juin 2025 avoir perdu le contrôle de l’ensemble de ses installations dans les provinces orientales du pays, notamment à Goma, Bukavu et Uvira, désormais « aux mains d’hommes armés ».
Selon les informations relayées par Radio France Internationale (RFI), les dépôts de Goma ont officiellement été fermés, tandis que les brasseries de Bukavu et d’Uvira ne sont plus accessibles aux équipes de la société depuis plus d’une semaine. Ces installations sont victimes de pillages répétés, notamment l’usine de Bukavu, située dans le quartier Nkafu, où des coups de feu ont encore été entendus dimanche dernier.
Dans un communiqué, le géant brassicole a exprimé son inquiétude et rappelé que sa priorité absolue reste « la sécurité et le bien-être » de ses employés, dont les salaires seront maintenus malgré l’arrêt d’activité. À Bukavu seulement, près de 1 000 personnes étaient employées directement ou indirectement.
Avec l’arrêt des activités de la Bralima dans l’Est, une pénurie de bière touche actuellement les provinces du Kivu. Les marques comme Primus et Amstel, produites à Bukavu et Uvira, sont devenues rares, provoquant une flambée des prix. « Les bouteilles s’arrachent à prix d’or », témoigne un habitant cité par RFI.
Les activités de Bralima dans ces régions représentent environ un tiers du volume total de production du groupe Heineken en RDC. Les autres brasseries situées à Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani continuent de fonctionner normalement à ce jour.