Un incident diplomatique a éclaté à l’aéroport de Lubumbashi, où le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Monseigneur Donatien Nshole, s’est vu confisquer son passeport par la Direction Générale de Migration.
L’incident s’est produit alors que Mgr Nshole revenait de Dar es Salaam et s’apprêtait à rejoindre Kinshasa et après Brazzaville pour une rencontre prévue avec le Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo. Selon les déclarations de Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, archevêque métropolitain de Lubumbashi et président de la CENCO, le document de voyage n’a été restitué qu’après “plusieurs interventions”.
“C’est une provocation que l’Église ne peut pas accepter”, a fermement dénoncé Mgr Muteba Mugalu. Ce dernier a réaffirmé l’engagement de l’Église catholique dans la recherche de solutions pacifiques aux crises que traverse actuellement la République Démocratique du Congo. “Nous sommes engagés à rechercher la paix pour notre peuple qui souffre et cette intimidation ne nous décourage pas dans notre quête de trouver une solution pacifique aux problèmes dont le pays est confronté actuellement”, a-t-il ajouté.
Cet incident survient dans un contexte de tensions politiques et de guerre à l’est de la RDC et alors que l’Église catholique et protestante jouent un rôle de médiateur important dans le pays. La CENCO est connue pour ses positions en faveur du respect des droits humains et de la démocratie, ce qui l’a parfois mise en opposition avec les autorités congolaises.
La confiscation temporaire du passeport d’un haut dignitaire de l’Église catholique soulève des questions sur les relations entre l’État congolais et les institutions religieuses, traditionnellement respectées dans le pays. Pour l’heure, les autorités congolaises n’ont pas réagi officiellement à ces allégations.
