Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a vivement réagi au refus du groupe armé M23 de participer à une médiation en Angola, mardi 19 mars. Dans une interview accordée au Figaro mercredi, il a dénoncé l’attitude de cette rébellion soutenue par le Rwanda, la qualifiant d’instrument manipulé par des intérêts extérieurs.
« Ce refus du M23 confirme aux yeux de l’opinion publique tant nationale qu’internationale que ces violents activistes sont des pantins qui attendent de recevoir des ordres pour agir », a déclaré Félix Tshisekedi. Pour lui, cette posture démontre que le groupe armé n’a aucune volonté réelle de paix et ne poursuit que des intérêts personnels.
« Ils sont hostiles à la paix et motivés par une soif d’enrichissement personnel, qu’ils assouvissent dans chaque localité qu’ils occupent », a-t-il ajouté, fustigeant leur emprise sur des zones riches en ressources minières.
Face à cette situation, Tshisekedi a justifié son choix de négocier directement avec le Rwanda plutôt qu’avec les rebelles. « Dans ces conditions, je ne vois pas comment on peut construire quelque chose de solide et de véritable avec ces inféodés. Il valait donc mieux discuter avec leur mentor », a-t-il expliqué, faisant référence à sa récente rencontre avec Paul Kagame à Doha sous la médiation du Qatar.
Le président congolais a également rappelé que la crise sécuritaire en RDC fait l’objet d’un suivi international. « La recherche d’une solution définitive à la crise congolaise est guidée par les processus de dialogue de Luanda et de Nairobi, initiés par l’Union africaine, ainsi que par les organisations régionales soutenues par les Nations unies », a-t-il précisé.
Il a souligné l’importance de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée fin février, qui exige « le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et la fin du soutien militaire rwandais au M23 ». Cette résolution appelle également le M23 à cesser ses attaques et à quitter les zones qu’il occupe illégalement.
Alors que les tensions restent vives, Tshisekedi affirme que la priorité demeure le retour à la paix et la stabilité dans l’est de la RDC, en s’appuyant sur le soutien des instances internationales.

