En pleine émission sur Radio Okapi ce mercredi, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, a tenu des propos qui ajoutent une nouvelle couche à la polémique autour de la présence supposée de l’ancien président Joseph Kabila dans l’Est de la RDC.
Alors que l’opinion s’enflamme sur la rumeur d’un séjour discret de Kabila à Goma, Muyaya a minimisé l’importance de cette information. Pour lui, le véritable enjeu est ailleurs.
« La question ce n’était pas que Joseph Kabila aille à Goma ou pas parce qu’il y a faisceau convergent d’éléments qui l’atteste… », a-t-il lancé, balayant d’un revers de main la dimension géographique du débat.
Selon le porte-parole du gouvernement, ce n’est pas la localisation de l’ancien président qui préoccupe les autorités, mais plutôt les liens présumés entre Joseph Kabila et la rébellion du M23/AFC. Patrick Muyaya a affirmé que le gouvernement détenait déjà des éléments suffisants attestant de cette collusion.
Ces propos interviennent dans un contexte tendu, quelques jours seulement après la déclaration conjointe entre Kinshasa et l’AFC/M23, engageant les deux parties à une trêve, sous l’égide du Qatar.
Alors que le gouvernement prône officiellement le dialogue et la désescalade, cette sortie de Muyaya pourrait raviver les tensions politiques internes, surtout au sein de l’opposition et de la famille politique de Kabila, le Front Commun pour le Congo (FCC).
Le silence de Joseph Kabila sur ce sujet, et sur le conflit de manière générale, ajoute encore au mystère et à la tension. Ses camarades du parti ont été aussi contraints à ne pas s’exprimer dans les médias.
