Au total Cent dix-sept prisonniers, dont des policiers, militaires et civils, ont retrouvé la liberté ce mardi 8 avril, à la suite d’une mesure de grâce présidentielle. La cérémonie officielle s’est tenue dans l’enceinte de la prison centrale de Kangbayi, sous la supervision directe du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le général Evariste Kakule Somo.
Parmi les libérés, 74 policiers, plusieurs militaires et trois femmes civiles ont bénéficié de cette mesure exceptionnelle. Pour le gouverneur, cette grâce ne doit pas être interprétée comme un effacement de la faute, mais comme une seconde chance offerte par la République à des citoyens appelés à tourner la page.
« Ils sont libérés aujourd’hui, oui, mais s’ils recommencent, ils retourneront en détention », a averti le général Kakule Somo, dans un discours à la fois solennel et direct et relayé par nos confrères de la Radio Okapi.
Il a exhorté les ex-détenus à faire preuve de discipline, de responsabilité et de respect des lois, tout en rappelant que les militaires parmi eux seront réorientés vers leurs unités d’origine après identification au centre de Nyaleke, dans le souci de maintenir une chaîne de commandement structurée.
En marge de cette libération, un geste humanitaire fort a été posé par l’autorité provinciale : un don de vivres et de produits non alimentaires, parmi lesquels dix vaches, remis à l’administration pénitentiaire pour améliorer les conditions de vie des détenus encore incarcérés.
Une action qui prend tout son sens dans un contexte difficile : plus de 80 détenus sont morts en 2024 dans cette prison, en raison de conditions de détention précaires, dans une structure qui héberge aujourd’hui 1 573 détenus, pour une capacité initiale de 250 à 300 places seulement.
La cérémonie a également vu la participation de partenaires du gouvernement, notamment la MONUSCO, qui soutient depuis plusieurs années les efforts d’amélioration du système pénitentiaire dans cette zone instable.
