Le Conseil communal de Ngiri-Ngiri a officiellement saisi le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Daniel Bumba, pour dénoncer un blocage institutionnel persistant et une série de dysfonctionnements graves au sein de la municipalité. Ces faits, documentés dans un rapport circonstancié daté du 1er juillet 2025, sont directement imputés au Bourgmestre communal, Édouard Muamba Tshinanduku.
Le document, signé par le président du Conseil communal, a également été transmis pour information à plusieurs institutions du pays, notamment le Président de la République, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, le Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, la Cour des comptes, l’IGF, ainsi que la CENI/Kalamu.
Un climat de tension et de gestion opaque
Dans le rapport, le Conseil communal dresse un tableau préoccupant de la gestion actuelle de la commune :
• Refus de collaboration entre le Bourgmestre et le Conseil : rejet des correspondances, non-transmission des documents budgétaires, interdiction faite aux chefs de service de participer aux travaux du Conseil.
• Gestion unilatérale et non transparente : accords signés sans approbation du Conseil, affectation illégale d’espaces publics, violation des lignes budgétaires, rétention abusive des locaux du Conseil.
• Marginalisation de la Vice-Bourgmestre, réduite à un rôle symbolique.
• Multiplication des plaintes citoyennes : descentes arbitraires dans les commerces, intimidations fondées sur des liens supposés avec des membres de la haute hiérarchie étatique.
• Ingérence dans le processus électoral du Conseil communal.
• Détournement du patrimoine communal : transformation de l’enceinte municipale en garage d’épaves, installation d’une antenne sans étude d’impact, lancement d’un projet d’école au nom personnel du Bourgmestre.
Face à ce que le Conseil qualifie de “dérives graves” menaçant la légalité et la bonne gouvernance, plusieurs recommandations ont été formulées :
• Intervention urgente de la tutelle provinciale pour rétablir l’ordre institutionnel ;
• Suspension immédiate des accords signés sans aval du Conseil ;
• Ouverture d’une enquête administrative indépendante ;
• Examen de la responsabilité politique et administrative du Bourgmestre.
Ce bras de fer entre le Conseil communal et le Bourgmestre illustre une nouvelle fois les tensions internes qui minent la gestion de certaines entités locales à Kinshasa. Il revient désormais aux autorités provinciales de trancher et restaurer l’équilibre institutionnel, dans un contexte où la population réclame transparence, redevabilité et efficacité.