Dans un geste qui marque une escalade des tensions diplomatiques en Afrique centrale, le Rwanda a annoncé son retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Cette décision, prise par le gouvernement du président Paul Kagame, souligne les frictions croissantes entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC).
Le point de rupture semble avoir été atteint lors du 26e Sommet ordinaire de la CEEAC à Malabo, en Guinée équatoriale. Selon un communiqué officiel du gouvernement rwandais, le pays a été délibérément écarté de la présidence rotative de l’organisation, un droit pourtant inscrit dans l’article 6 du traité de la CEEAC.
“Cette dérive s’est une fois de plus manifestée lors du 26e Sommet ordinaire tenu aujourd’hui à Malabo, où le droit du Rwanda à la présidence rotative, telle que stipulée dans l’article 6 du traité, a été délibérément ignoré pour imposer le diktat de la RDC”, indique le communiqué.
Kigali accuse ouvertement la RDC d’instrumentaliser la CEEAC à des fins politiques, une manœuvre que le Rwanda considère comme inacceptable. Cette accusation s’inscrit dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays, notamment en raison des conflits persistants dans l’est de la RDC.
Pour Kinshasa, ce développement pourrait être perçu comme une victoire diplomatique, renforçant son influence au sein de la CEEAC. Cependant, le retrait du Rwanda risque de fragiliser la cohésion régionale et d’entraver les efforts de coopération économique et sécuritaire en Afrique centrale.
Cette crise soulève des questions sur l’efficacité des organisations régionales africaines et leur capacité à gérer les conflits internes. Elle met également en lumière les défis auxquels font face les pays de la région pour surmonter leurs différends historiques et travailler ensemble vers une intégration régionale effective.
Les observateurs internationaux suivront de près l’évolution de cette situation, qui pourrait avoir des répercussions significatives sur la stabilité politique et économique de l’Afrique centrale. La communauté internationale pourrait être appelée à jouer un rôle de médiateur pour apaiser les tensions entre le Rwanda et la RDC, et potentiellement convaincre Kigali de reconsidérer sa décision de quitter la CEEAC.
En attendant, cette crise diplomatique rappelle la fragilité des relations interétatiques dans la région et souligne l’urgence de trouver des solutions durables aux conflits qui minent l’Afrique centrale depuis des décennies.