La situation est devenue trop incontrôlable. Confronté aux actes de vandalisme et de pillage qui ont émaillé les manifestations de ce mardi à Kinshasa, le gouverneur de la capitale de la République démocratique du Congo a décidé de suspendre temporairement tout rassemblement dans la ville.
« Je mets en sursis toute manifestation de marche jusqu’à une date qui sera fixée ultérieurement, pour encadrer les marches pacifiques en soutien à notre population de l’est », a déclaré Daniel Bumba sur la télévision nationale congolaise (RTNC).
Cette décision fait suite aux débordements qui ont marqué les rassemblements de ce jour, au cours desquels des manifestants ont notamment ciblé des ambassades et des maisons commerciales.
« Que chacun se concentre sur son travail afin que nous puissions renforcer notre économie », a exhorté l’autorité kinoise, appelant les Congolais à canaliser leur colère face à « l’agression rwandaise » plutôt que de se livrer à des actes de violence.
Ces violences ont poussé la police à intervenir pour « protéger la population et ses biens, les institutions et les diplomates », selon le commandant de la police de Kinshasa. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, avait également condamné ces débordements, y voyant l’œuvre « d’ennemis infiltrés » cherchant à détourner le mouvement patriotique.
Confronté à une situation sécuritaire explosive dans l’est du pays, face à l’offensive du M23 soutenu par le Rwanda, le pouvoir congolais entend désormais agir avec fermeté pour éviter que les manifestations ne dégénèrent. Une décision qui traduit les craintes des autorités face à la montée des tensions dans la capitale.
