Le directeur de publication adjoint de Actualite.cd et correspondant en RDC pour Jeune Afrique, Stanis Bujakera, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire ce lundi par le parquet de Grande instance de Kinshasa-Gombe.
Cette décision survient après son audition par le procureur, trois jours après son arrestation à l’aéroport de Ndjili alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol.
Stanis Bujakera est soupçonné de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations » pour un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Cherubin Okende, bien qu’il ne soit pas l’auteur du papier.
Cette mise sous mandat d’arrêt du journaliste a suscité l’indignation de l’Association des correspondants de la presse internationale en RDC (ACPI).
Dans un communiqué, l’ACPI se dit « indignée » que les autorités judiciaires aient décidé de détenir Stanis Bujakera malgré les appels répétés à sa libération immédiate lancés par de nombreuses organisations de défense de la liberté de la presse.
L’ACPI dénonce une atteinte à la liberté d’expression et d’information en RDC et exige la libération sans condition de Stanis Bujakera. Elle rappelle que la publication d’un article ne peut en aucun cas justifier des poursuites contre un journaliste qui ne serait pas l’auteur de celui-ci.
Cette arrestation renforce les craintes quant au respect de la liberté de la presse dans le pays à l’approche des élections de 2023.