La récente rencontre entre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, conclue par la création d’un nouveau front politique baptisé « Camp de la patrie », continue de faire couler beaucoup d’encre. Parmi les premières voix dissonantes à s’élever, celle de Jean-Marc Kabund, ancien secrétaire général de l’UDPS et aujourd’hui président de l’Alliance pour le Changement, s’est faite particulièrement critique.
Très critique. Ce samedi sur X (anciennement Twitter), l’opposant a fustigé la démarche entreprise par les deux figures majeures de la scène politique congolaise. Kabund voit dans la création du “Camp de la patrie” une tentative de polarisation dangereuse, qui risque de compromettre les efforts de paix et d’unité nationale.
« Créer un camp autoproclamé de “la patrie” opposé à un autre qualifié d’“anti-patrie” constitue une erreur stratégique majeure. Une telle approche est incompatible avec la résolution pacifique du conflit que nous appelons de nos vœux par le biais du dialogue. Elle compromet sérieusement les maigres chances restantes de réconciliation entre les filles et les fils de la République démocratique du Congo, et nuit à l’indispensable cohésion nationale. »
Pour Kabund, cette nouvelle configuration politique n’est pas une solution, mais plutôt un facteur de division supplémentaire. La rébellion qui sévit dans l’Est, les consultations lancées par Kabila et aussi la crise politique devraient plutôt nous unir.
Il poursuit son appel par une mise en garde claire et un plaidoyer en faveur de la paix :
« Nous lançons un appel pressant à l’organisation d’un dialogue sincère, inclusif et urgent, avant qu’il ne soit trop tard. Notre peuple a besoin de paix, non de luttes d’intérêts ou de positionnements personnels. »
Cette déclaration pourrait résonner d’âpres certains observateurs comme un avertissement : la République démocratique du Congo ne peut se permettre de nouvelles fractures internes, alors même que le pays fait face à des défis majeurs, tant sur le plan sécuritaire que social et économique.