Le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Christian Bosembe, a annoncé une mesure radicale à l’encontre des médias congolais : l’interdiction formelle de diffuser, commenter ou accorder la parole aux responsables du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti de l’ancien président Joseph Kabila.
« Il est désormais interdit aux journalistes et aux médias de diffuser, commenter ou accorder la parole aux responsables du PPRD. Les propos et activités de Joseph Kabila sont également interdits », a déclaré Christian Bosembe ce mardi, lors de son passage sur la radio Top Congo FM.
Cette décision, sans précédent depuis l’instauration du multipartisme en République démocratique du Congo, suscite déjà une vive controverse. De nombreuses voix, tant dans les milieux médiatiques que dans la société civile, s’interrogent sur la légalité et la légitimité d’une telle mesure, qui pourrait être interprétée comme une atteinte grave à la liberté de la presse et à la pluralité politique.
Aucune base réglementaire précise n’a encore été communiquée par le CSAC pour justifier cette interdiction. Le PPRD, principal parti d’opposition issu de l’ancien régime, n’a pas encore réagi officiellement, mais plusieurs de ses cadres dénoncent déjà une tentative de musellement politique.
Dans un climat politique déjà tendu, cette annonce risque d’aggraver les divisions et de raviver le débat sur la place des institutions de régulation dans le jeu démocratique. Les prochaines heures seront cruciales pour observer la réaction des médias, des organisations de défense des droits et des partenaires internationaux.