Face au drame humanitaire causé par les fortes pluies du week-end dernier à Kinshasa, l’Assemblée nationale hausse le ton. La Première Ministre Judith Suminwa, ainsi que plusieurs ministres sectoriels, sont attendus devant la plénière le mercredi 16 avril 2025 pour s’expliquer sur les mesures prises – ou non prises – par le Gouvernement afin de prévenir cette catastrophe et venir en aide aux sinistrés.
Ce sont les députés nationaux de la Ville-Province de Kinshasa qui ont pris l’initiative de porter l’affaire au cœur de l’agenda parlementaire. Après des descentes sur le terrain individuelles ou aux côtés de l’autorité provinciale, les élus ont dressé un tableau sombre des pertes humaines et des dégâts matériels causés par les inondations. Des quartiers entiers ont été engloutis, des maisons détruites, des familles déplacées, et des vies fauchées.
Ils ont ainsi sollicité le soutien du Bureau de l’Assemblée nationale pour exiger une réponse d’urgence du Gouvernement : assistance humanitaire, inhumation digne des victimes, et surtout adoption de mesures préventives afin d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Présidant la réunion, le Président de l’Assemblée nationale, le Professeur Vital Kamerhe, accompagné du Rapporteur Jacques Djoli, a reconnu la gravité de la situation. Il a salué la promptitude de l’intervention du Président Félix Tshisekedi, qui s’est personnellement impliqué pour fournir aux sinistrés un abri temporaire, des vivres, des matelas et des médicaments.
Mais pour le Speaker de la Chambre basse, cela ne suffit pas. Il a exhorté le Gouvernement à mettre rapidement en place un plan d’intervention humanitaire à court terme, incluant notamment une assistance adéquate dans les abris de secours, des conditions d’hygiène acceptables, des dortoirs respectant l’intimité, et une alimentation appropriée.
Vital Kamerhe a également rappelé que cette catastrophe avait été annoncée depuis longtemps. Un rapport de la commission Ad hoc sur l’insalubrité, les constructions anarchiques et les embouteillages à Kinshasa avait déjà mis en garde contre les risques de telles tragédies. Mais visiblement, les recommandations n’ont pas été suivies d’effet.