Le président Félix Tshisekedi a accepté la démission du membre du gouvernement, en pleine procédure judiciaire à son encontre
C’est un événement majeur qui secoue la classe politique congolaise. Constant Mutamba, ministre de la Justice, a présenté sa démission auprès du président de la République, Félix Tshisekedi, ce mardi. Une démission que le chef de l’État a acceptée.
Une démission intervenant après une procédure judiciaire
Cette démission du ministre de la Justice intervient seulement 48 heures après que l’Assemblée nationale a autorisé les poursuites judiciaires à son encontre. Sur les 363 députés présents, 329 ont voté en faveur de ces poursuites, ouvrant ainsi la voie à l’ouverture d’un procès dans les tout prochains jours.
Une procédure judiciaire qui semble donc avoir précipité le départ de Constant Mutamba du gouvernement.
Un ministre accusé de détournement de fonds
Constant Mutamba, âgé de 37 ans, est accusé d’avoir transféré 19 millions de dollars vers une société privée dans le cadre d’un contrat de gré à gré portant sur la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani. Un contrat de 29 millions, dont 65% ont été versés, alors que la loi limite les acomptes à 30%.
Les députés et le procureur estiment que cette somme aurait pu être détournée si la cellule nationale de renseignements financiers n’avait pas gelé le compte bénéficiaire à temps.
Une démission contestée par l’entourage du ministre
Pour les proches de Constant Mutamba, les fonds n’ayant pas été perçus par l’entreprise, on ne peut nullement parler d’un détournement. Ils assurent aussi que le ministre est victime “de ses réformes judiciaires et des réseaux mafieux mis à mal”.
L’Assemblée nationale a par ailleurs refusé d’examiner un second réquisitoire du procureur contre le même ministre, portant sur des accusations d’outrage aux corps constitués et d’incitation au manquement envers une autorité publique.
Un départ fragilisant le gouvernement Tshisekedi ?
Le départ de Constant Mutamba, figure du gouvernement, pourrait fragiliser la position du président Tshisekedi, alors que ce dernier peine déjà à imposer son autorité face à l’influence de l’ancien président Joseph Kabila.
Ce remaniement inattendu au sein de l’équipe gouvernementale risque également d’alimenter les spéculations sur les véritables raisons de cette démission, dans un contexte politique toujours aussi instable en RDC.
Le président Tshisekedi aura donc la lourde tâche de trouver un successeur à Constant Mutamba, tout en tentant de préserver la stabilité de son gouvernement face à ces soubresauts.
