Christian Bosembe, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), a récemment tenté de clarifier sa position concernant les mentions de l’ancien président Joseph Kabila dans les médias congolais, suite à une controverse qu’il a lui-même déclenchée.
“Nous n’avons pas interdit de citer le nom de Kabila”, a déclaré Bosembe. “Ce que nous avons interdit, c’est l’apologie du crime. Il ne faut pas tomber dans les pièges de ceux qui veulent manipuler cette information.”
Cette déclaration intervient après une vague de critiques suscitées par ses propos antérieurs sur la chaîne Top Congo. Lors de cette intervention médiatique, Bosembe avait affirmé que les journalistes ne devaient plus communiquer sur Joseph Kabila ni sur son parti politique, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).
La sortie initiale de Bosembe avait été perçue comme une atteinte grave à la liberté de la presse et avait provoqué un tollé dans les milieux journalistiques et politiques. De nombreux observateurs y avaient vu une tentative de censure et d’effacement de l’opposition de l’espace médiatique.
Face à ces réactions, Bosembe semble maintenant tenter de nuancer sa position. Sa nouvelle déclaration vise manifestement à apaiser les inquiétudes tout en maintenant une certaine fermeté. Cependant, la distinction qu’il établit entre la simple mention de Kabila et “l’apologie du crime” reste floue et pourrait laisser place à des interprétations arbitraires.
Cette volte-face soulève des questions sur la cohérence de la politique du CSAC et sur les pressions potentielles auxquelles l’institution pourrait être soumise. Elle met également en lumière les tensions persistantes autour de l’héritage politique de Joseph Kabila et de la place de l’opposition dans le paysage médiatique congolais.
Il reste à voir si cette clarification tardive suffira à restaurer la confiance des médias et à garantir une couverture équilibrée de l’actualité politique en RDC. La communauté journalistique et les défenseurs de la liberté d’expression resteront sans doute vigilants quant à l’application concrète de ces directives par le CSAC.
Cette controverse souligne les défis persistants en matière de liberté de la presse en RDC et la nécessité d’un dialogue continu entre les autorités de régulation, les médias et la société civile pour garantir un espace médiatique libre et pluraliste.