C’est ce lundi 14 avril que le très attendu procès du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo reprend devant la Cour constitutionnelle à Kinshasa. Après plusieurs mois de suspension, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo est de nouveau attendu à la barre, aux côtés de Deogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, et de l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler.
Les trois hommes sont poursuivis pour détournement présumé de deniers publics dans le cadre de ce projet censé symboliser l’émergence agricole de la RDC, mais qui s’est transformé en un scandale de grande envergure.
Selon l’extrait de rôle publié par le greffe de la Cour constitutionnelle, toutes les parties sont convoquées ce jour pour ce que beaucoup espèrent être le début effectif des débats de fond.
Suspendu à plusieurs reprises, notamment en raison du contexte électoral de 2023 et des multiples demandes de renvoi formulées par la défense, le procès refait surface dans un climat politique tendu. Matata Ponyo, qui se considère comme victime d’un “acharnement politique”, a dénoncé à plusieurs reprises une tentative du pouvoir en place de l’écarter de la scène politique.
“La vérité finira par triompher. Ce procès n’est qu’un montage pour m’écarter”, a-t-il déclaré récemment dans un média local, réaffirmant son innocence et sa volonté de se défendre devant la justice.
Le parc de Bukanga Lonzo, lancé en grande pompe sous le gouvernement Matata entre 2014 et 2016, avait coûté à l’État plus de 200 millions de dollars. Mais aujourd’hui, le site est à l’abandon, et les résultats attendus n’ont jamais vu le jour.
Avec la reprise de ce procès, tous les regards sont désormais tournés vers la Cour constitutionnelle, qui devra non seulement établir les responsabilités dans ce dossier emblématique, mais aussi rassurer l’opinion sur l’impartialité de la justice dans un contexte où les soupçons de règlements de comptes politiques sont toujours présents.

